Avec l’expansion des médias sociaux, c’est un moment idéal pour partager sa foi et son ministère. Beaucoup d’églises voient l’essor du live stream, soit la diffusion de vidéos en direct, de plateformes telles que YouTube, Facebook Live, Periscope et même Instagram, comme des moyens utiles d’accroître le nombre de leurs membres à l’échelle mondiale, en retransmettant en ligne le service liturgique. Des églises archivent aussi les services précédents et les événements spéciaux sur leur site Web ou sur YouTube pour permettre aux membres de revoir et de partager les vidéos. Mais cette possibilité s’accompagne de nouveaux risques ; il est donc important d’aborder ces derniers lors de la planification. Avant d’augmenter le budget média de l’église, prenez un moment pour examiner les risques juridiques suivants et la façon de les affronter.
UN CONTENU PROTÉGÉ PAR UN DROIT D’AUTEUR
Même si beaucoup d’églises locales ont de bonnes intentions concernant leur utilisation du matériel, il vaut mieux en vérifier la source et la possibilité qu’il soit protégé par un droit d’auteur, ou bien entré dans le domaine public. Selon Merriam-Webster.com, le droit d’auteur (copyright) est « the exclusive legal right to reproduce, publish, sell, or distribute the matter and form of something (such as a literary, musical, or artistic work) » — le droit exclusif de reproduire, publier, vendre ou distribuer la matière et la forme de quelque chose (comme une œuvre littéraire, musicale ou artistique). Les droits d’auteur protègent les personnes qui créent l’œuvre originale, et non les gens qui utilisent l’œuvre.[INSÉRER LA CITATION ICI : Les droits d’auteur protègent les personnes qui créent l’œuvre originale, et non les gens qui utilisent l’œuvre.]
Par exemple, vous ne réalisez peut-être pas que les chants que vous chantez du livre de cantiques ou des chants de louanges qui s’affichent à l’écran sont protégés par des droits d’auteur. Peut-être avez-vous obtenu une licence de Christian Copyright Licensing International (CCLI) ou de Christian Copyright Solutions pour afficher les paroles à l’écran, mais saviez-vous que vous devez vérifier si cette licence inclut la diffusion de vidéos (streaming) ? Les différentes versions de la Bible sont elles-mêmes protégées par des droits d’auteurs, et il faut en mentionner la source selon la façon dont elles sont utilisées. Lorsque vous affichez une écriture ou les paroles d’un chant sur un écran ou lorsque vous utilisez un clip vidéo dans votre sermon à titre d’illustration, vous devez avoir les autorisations nécessaires et en mentionner la source de façon appropriée. Pensez à utiliser les licences du CCLI (lien : https://us.ccli.com) ou Christian Copyright Solutions (lien : https://www.christiancopyrightsolutions.com), créées spécialement pour l’utilisation de la musique dans les églises. Vous pouvez également recevoir l’autorisation d’utiliser des vidéos nouvellement libérées de Christian Video Licensing International. (lien : http://us.cvli.com)
LES ÉGLISES ONT AUSSI BESOIN D’UNE AUTORISATION
On a souvent l’idée fausse que les églises sont plus libres d’utiliser ces ouvrages, car elles sont à but non lucratif, parce que le matériel est utilisé sous le Fair Use Act (Loi sur l’utilisation équitable) ou encore parce qu’il est utilisé pour le bien du ministère. Lorsque tenté par Satan dans le désert, Jésus lui-même mentionnerait la source des écritures de l’Ancien Testament. « Jésus répondit : Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4:4, LSG)Juste parce que le Live streaming est cela, LIVE (direct), vous ne pouvez pas le modifier pour éviter une violation du copyright. Les sites de diffusion de vidéos en direct, tels que Facebook et YouTube disposent de politiques et de procédures pour détecter l’utilisation illégale du copyright et peuvent bloquer ou fermer votre compte si vous êtes en infraction. Si votre événement en direct est en infraction, il est fort probable que votre version archivée de la manifestation le sera aussi. Avant le tournage, prenez toutes les précautions nécessaires pour garantir que votre présentation n’utilise pas du matériel sous copyright. Toutes les autorisations doivent être consignées et en place lorsque du matériel sous copyright est utilisé.
LES PROBLÈMES CONCERNANT L’EMPLACEMENT
La retransmission en direct peut avoir lieu n’importe où. Elle est parfaite pour ceux qui veulent répondre à l’« allez et... », mais soyez conscient de l’endroit où vous retransmettez. Vous devez avoir la permission de filmer ou de retransmettre en direct où que vous soyez. Si vous filmez votre groupe de jeunes distribuant des sachets-repas aux nécessiteux de la communauté dans un parc local, obtenez tout d’abord l’autorisation de réaliser cette activité. Vous avez beau être dans un espace public, vous ne disposez pas d’un droit absolu. Travaillez avec les autorités de votre ville ou de votre comté ou département avant l’activité, pour obtenir la permission de filmer ou de retransmettre en direct. Si la retransmission a lieu dans les installations de l’église, le problème est moindre, mais d’autres facteurs de risque peuvent intervenir, notamment celui des données personnelles.LA VIE PRIVÉE ET LE DROIT AU RESPECT DE LA NOTORIÉTÉ
Tout le monde a le droit de contrôler ses données personnelles et d’autoriser ou non l’exploitation commerciale de son identité. Le Cornell Law School’s Legal Information Institute (Institut d’information juridique de la faculté de droit de Cornell), signale que le droit au respect de la notoriété (right of publicity) « prevents the unauthorized commercial use of an individual’s name, likeness, or other recognizable aspects of one’s persona » (prévient l’utilisation commerciale non autorisée du nom d’une personne, de son image ou d’autres aspects reconnaissables de sa personne). Pourquoi est-ce important pour les organisations sans but lucratif comme les églises locales ?Au cours d’activités de retransmission en direct ou de tournage vidéo, les membres du public doivent autoriser qu’on les filme. Il peut être, certes, difficile de faire entrer tout le monde dans votre église pour signer un formulaire de décharge, donc indiquez aux fidèles qu’ils pourront apparaître à la télévision ou en ligne, que ce soit dans un programme en direct ou archivé. La notification peut se faire de diverses manières :
- une annonce directe avant le service,
- un avis affiché à l’extérieur de la salle où se déroule le service,
- ou même un message imprimé dans le bulletin, dans le programme de l’événement, ou sur le site Web de l’église.
Churchproduction.com a une autre suggestion pour ces timides. « Your church might consider designating part of the sanctuary that won't be on camera. This doesn't need to be a separate room. It could just be the side of the sanctuary where there are fewer cameras….People who'd prefer not to be shown on video could make one of these shoot-free zones their preferred seating area » (Votre église pourrait envisager de désigner une partie de l’église qui ne sera pas filmée. Ce ne serait pas nécessairement une salle à part. Ce pourrait être juste le côté de l’église où il y a moins de caméras... Les gens qui préfèrent ne pas figurer sur la vidéo pourraient choisir de s’asseoir dans une de ces zones non filmées.)
Il n’est jamais recommandable de filmer ou de partager en ligne des photos et des vidéos d’enfants à moins d’en avoir la permission des parents ou du tuteur. Il vaut mieux avoir cette autorisation par écrit. Avant n’importe quel événement, veillez à avertir les parents de toute possibilité d’apparition en image de leurs enfants. Les écoles pourront demander aux parents ou tuteurs de signer des autorisations écrites au début de l’année scolaire, ou les groupes d’explorateurs pourront faire de même avant les événements spéciaux ou une camporée. Certains parents peuvent avoir des préoccupations réelles sur l’apparition en image de leur enfant n’importe où en ligne, il est donc important d’aborder ces préoccupations avec sérieux et avec respect.
OBTENEZ TOUJOURS UNE AUTORISATION
Les médias sociaux continuant à rétrécir notre monde global par le partage instantané de nouvelles, de photos et d’événements en direct ; vous devrez procéder avec prudence en veillant à avoir l’autorisation de partager. Gérez de façon proactive vos risques juridiques en obtenant l’autorisation des autorités adéquates. En prenant toujours le temps de vérifier le statut des droits d’auteur et d’avertir votre congrégation, vous éviterez des frais judiciaires élevés et des poursuites, quelle que soit l’idée de retransmission en continu que les médias sociaux puissent créer par la suite.Références :
https://www.merriam-webster.com/dictionary/copyright?utm_campaign=sd&utm_medium=serp&utm_source=jsonld
https://www.law.cornell.edu/wex/publicity
http://biblehub.com/matthew/4-4.htm
https://www.churchproduction.com/education/streaming-best-practices-protecting-your-congregation/